mercredi 7 mai 2008

Honor Harrington : la victoire au bout de l'ennui ?

Je suis en effet en train de lire le dernier opus des aventures d'Honor Harrington, At all cost.
Pour ceux qui ne connaissent pas cette héroïne inventée par David Weber, Honor est un officier de la marine spatiale de la planète Manticore, une sorte d'Angleterre du 40ème millénaire, et dont on suit toute la carrière au cours de la guerre impitoyable qui oppose son monde avec la République de Haven, en résumé la France de l'époque de la Révolution et de l'Empire.

Cette série est intéressante à plus d'un titre. D'une part, c'est de la bonne SF militaire. Très bonne même, voire excellente. L'action est omniprésente et les batailles spatiales sont très bien racontées, avec moult détails techniques qui font "vrais".

Ensuite, et c'est sans doute ce que j'apprécie le plus dans cette série, c'est que le conflit dure. Finies les guerres de 6 mois dont les auteurs de SF et d'Heroic Fantasy sont si friands !
Avec Honor, la guerre s'installe dans le temps, ce qui la rend "réaliste". Succès et revers se succèdent pour les deux protagonistes. Les deux régimes changent de gouvernements régulièrement. Ainsi, Haven voit son "ancien régime" renversé lors d'une sanglante révolution qui voit la prise du pouvoir par ... Rob S. Pierre ! C'est une vision, si ce n'est un poil caricatural mais en tout cas historique du récit qui est intéressante. L'inspiration de Weber est claire, et penche vers Heinlein et Horatio Hornblower, un personnage romanesque créé par C. S. Forester, lui aussi confronté à la marine française durant les guerres napoléoniennes. D'ailleurs, Honor tient beaucoup de l'amiral Nelson...

Cela dit, At all cost m'agaçe. Peut-être est-ce l'usure du temps, ce dernier opus étant déjà le 10ème de la série. Weber se perd dans un verbiage qui n'en finit pas. Tout le monde est merveilleux. Les "bons" sont intègres et honnêtes, même s'ils doivent avoir le courage de prendre des décisions difficiles. Les "méchants" sont machiavéliques et retors, comme il se doit. Et surtout, tout le monde aime Honor ! A tel point que cela en est exaspérant ! Mais ce n'est pas étonnant, elle est en effet tellement parfaite ! Trop parfaite...

Alors, At all cost demeure divertissant, et les batailles sont toujours aussi bien décrites et réservent leur moment de frisson, mais le reste est globalement une perte de temps, qui aurait dû être mené par l'auteur de façon plus spartiate et efficace.

Ne vous méprenez pas, les premiers opus sont remarquables et méritent le détour dans le genre SF militaire, mais le succès de la série est manifestement monté à la tête de Weber, et je pense qu'il est temps qu'Honor prenne une retraite bien méritée...

Aucun commentaire: