dimanche 25 novembre 2007

Le Destrier de l'Armée Rouge

Continuons dans le petit tour d'horizon des blindés soviétiques dont j'ai eu l'occasion de peindre quelques spécimens.
Le sujet d'aujourd'hui n'est pas ordinaire. Adoré par les uns, qui le considèrent comme le meilleur char ayant jamais foulé le sol prolétarien de ses larges chenilles, détestés par d'autres, qui n'ont de cesse de faire tomber le Titan de son piédestal inaccessible, en arguant de la grossièreté de sa fabrication et de sa faible espérance de vie, je veux bien sûr parler du T-34, le seul et unique.
Au-delà de ces considérations finalement assez partisanes, on peut rappeler quelques évidences.
En 1941, alors que les hordes fascistes envahissent la Mère Patrie, l'apparition sur les champs de bataille du T-34 est une très mauvaise surprise pour les Allemands. Leurs armements antichars d'alors sont inadéquats quand il s'agit d'arrêter la bête... Les chars allemands sont pareillement sous-armés par rapport au canon de 76mm du T-34. Mais les batailles ne se gagnent pas qu'avec les caractéristiques du matériel, ce serait trop facile et la débâcle de mai 1940 n'aurait pas eu lieu... Les équipages soviétiques, sous-entraînés, se font assez facilement déborder par leur homologues germains. Mais le fait est là, le T-34 excite la convoitise et la crainte des Allemands, ce qui est déjà une preuve de son efficacité.
Alors, oui, le T-34 est rustique, mais c'est une de ses plus grandes forces quand il s'agit de le produire et de le mener à la bataille au sein d'un pays qui ne l'est pas moins. Les Soviétiques ont l'intelligence de choisir le T-34 comme char de bataille principal et de le produire en masse, sans se perdre comme les Allemands en variations infinies et coûteuses en temps et en moyens. Oui, il n'est pas doté de radio, mais c'est le poids du nombre (il fut produit à des dizaines de milliers d'exemplaires) qui le fait souvent triompher de ses ennemis qui n'arriveront jamais à produire leurs chars en aussi grand nombre. Autre hommage rendu par les Allemands, certains chefs nazis voulaient copier le T-34 à l'identique. L'idée fut vite abandonnée pour cause de fierté nationale et de difficultés techniques insurmontables, mais nombre de ses caractéristiques seront reprises quand il s'agira de créer le fameux Panther (blindage incliné entre autre).
On ne peut nier que le T-34 fut un design réussi, qui a bien servi l'Armée Rouge malgré des défauts importants (exiguïté de la tourelle, usure rapide du char en campagne). Le T-34 est et demeurera toujours le brillant destrier du soldat soviétique triomphant de la bête fasciste, un éclatant symbole de propagande de la victoire des Alliés sur les forces du Mal...

Aucun commentaire: